Le problème est récurent, et les solutions souvent contraignantes : comment empêcher les remontés d’humidité dans les vieilles maisons ?

Dans le projet de rénovation d’un de nos clients en bas de la côté pavée à Toulouse, nous avons récemment été confrontés à cette problématique. Les murs ont été piqués de leur enduit ciment, et ont été enduits à la terre crue côté intérieur. Pour le sol, les choix de finitions sur le plancher chauffant nous ont imposé un complexe étanche à la diffusion de vapeur d’eau; le décaissement d’une trentaine de centimètres pour réaliser un hérisson ventilé était compliqué car aucun engin ne pouvait rentrer. Nous avons donc proposé la mise en œuvre d’une solution alternative qui permet de recréer un petit espace ventilé sous la dalle, sans décaisser trop profondément.

Zoom technique : Minimodulo

Il faut ensuite créer une ventilation traversante entre les deux orientations de la maison : on relie pour cela un tuyau entre l’espace sous la dalle et une entrée d’air en façade. Cette technique permet de réaliser une rénovation qualitative du sol avec un grand choix de finition, sans avoir besoin de décaisser trop profondément, et en s’assurant que la gestion de l’humidité au niveau de la maison est bien maîtrisée.

Zoom technique : Minimodulo
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Pour comprendre tout l’intérêt de cette solution, il faut savoir que les bâtiments anciens sont constitués de matériaux naturels poreux (brique, terre, pierre, etc.) et les murs sont posés directement dans le sol, sans fondation ni rupture de capillarité. L’humidité naturelle présente dans le sol, peut ainsi migrer par capillarité et remonter dans la partie visible des murs.

Lorsque ceux-ci sont à nu, ou enduits avec un enduit perméable à la vapeur d’eau (terre crue ou chaux) alors l’humidité qui remonte va pouvoir s’évacuer naturellement grâce à l’évaporation qui aura lieu par le phénomène couplé de la ventilation naturelle des murs (côté extérieur) et du chauffage (côté intérieur).

De plus, lorsque le sol intérieur de la maison est constitué lui aussi de matériaux perméables à la vapeur d’eau (terre battue, béton de chaux, tomette poreuse, etc.), alors une grande partie de l’humidité peut transiter à travers cette surface d’échange importante et s’évaporer au contact de l’air chaud intérieur. Dans cette configuration, les maisons anciennes n’avaient pas de problème particulier par rapport aux remontés d’humidité car l’équilibre entre les remontées capillaires et l’évaporation était respecté.

Malheureusement, certaines interventions sur ces bâtiments sont venues au fil de différentes rénovations dérégler cet équilibre. Les deux éléments les plus courants sont la réalisation d’un enduit étanche sur les façades (enduit ciment ou synthétique) et la réalisation d’une dalle en béton à même le sol. La problématique engendrée par ces travaux est que le transfert d’humidité est empêché par les matériaux à base de ciment qui sont imperméables à la diffusion de vapeur d’eau.

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Malheureusement, certaines interventions sur ces bâtiments sont venues au fil de différentes rénovations dérégler cet équilibre. Les deux éléments les plus courants sont la réalisation d’un enduit étanche sur les façades (enduit ciment ou synthétique) et la réalisation d’une dalle en béton à même le sol. La problématique engendrée par ces travaux est que le transfert d’humidité est empêché par les matériaux à base de ciment qui sont imperméables à la diffusion de vapeur d’eau.

Ainsi, à cause de la dalle en béton, l’humidité se concentre dans les murs, et si ceux-ci sont recouverts d’un enduit étanche, alors ils se gorgent d’eau jusqu’à engendrer des désordres importants.

Lors d’une rénovation, quand nos clients sont face à ce cas de figure, notre premier conseil est de faire réaliser des travaux de picage de l’enduit afin que le mur retrouve sa perméabilité à la vapeur d’eau, et que l’humidité emprisonnée puisse s’évaporer. Cela permet généralement d’assainir les murs au bout de quelques mois.

Ces travaux sont souvent facilement acceptés car ils vont de pair avec un renouveau esthétique de la façade qui est généralement souhaité.

Concernant le traitement du sol par contre, la problématique est différente, car les contraintes sont plus fortes :

  • Volonté de garder le sol existant en bon état
  • Problématique de hauteur
  • Souhait d’un revêtement incompatible avec un complexe perméable à la vapeur d’eau (béton ciré / carrelage)
  • Travail pénible et couteux pour démolir le sol existant

Si le choix d’un complexe 100% perméable à la vapeur d’eau est retenu, (par exemple isolation en liège / dalle en béton de chaux / finition en tomette), alors il faut démolir tout l’ancien complexe imperméable et décaisser suffisamment pour réaliser le nouveau complexe.

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Si dans le complexe choisi, un des éléments (par exemple la finition souhaitée) empêche de réaliser un complexe 100% perméable à la vapeur d’eau, alors, la stratégie doit être différente, et les remontés capillaires sous la dalle doivent être évacuées par une ventilation ou un drainage pour éviter qu’elles migrent vers les murs.

Pour cela, la solution préconisée est de décaisser jusqu’à retrouver le sol initial, et de réaliser un hérisson de pierre ventilé sur lequel on viendra réaliser le nouveau complexe étanche. Le hérisson ventilé permettra à l’humidité qui remonte du sol de s’évaporer et d’être évacuée.

Cette solution qui fonctionne très bien implique des travaux de décaissement important, car l’épaisseur du hérisson est comprise entre 20 et 30cm ce qui est souvent un point bloquant, surtout quand l’évacuation des gravats n’est pas facile et coûte cher, comme pour les travaux en centre-ville.

Dans ce cas de figure particulier qu’était celui de nos clients, la solution mini modulo permet de proposer une alternative intéressante et qualitative.